Le Corbusier : une décennie d’inspiration au Cap Ferret
Le créateur de la cité de Lège, préfigurant celle de Pessac, a séjourné de 1926 à 1936 à Petit puis Grand-Piquey, sous le charme de l’authenticité naturelle de l’époque
Les Premiers Séjours sur le Bassin d’Arcachon
Charles-Édouard Jeanneret-Gris, connu sous le nom de Le Corbusier, a découvert le bassin d’Arcachon en 1918 avec son ami peintre Amédée Ozenfant. Ensemble, ils furent pionniers du mouvement moderne et du purisme. Le Corbusier fut immédiatement captivé par la nature sauvage, perçue comme un symbole d’innocence et d’authenticité, et se mit à dessiner et écrire abondamment inspiré par ce cadre naturel.
Le Cap Ferret, Source d’Inspiration
Son amour pour le Bassin et particulièrement pour la presqu’île du Cap Ferret transparaît dans la correspondance prolongée pendant quarante ans avec Ernest Vidal. Vidal, propriétaire d’un hôtel-casino-restaurant à Piquey, accueillit Le Corbusier durant plusieurs étés et quelques hivers, où l’architecte séjourna avec son cousin Pierre puis son épouse Yvonne. Le Corbusier décrivait cette région comme « un des endroits de la terre où la poésie est la plus douce et persistante ».
Une Influence Durable sur Son Œuvre
Lors de sa première pause estivale sur la presqu’île en 1926, Le Corbusier avait déjà achevé le lotissement de six maisons à Lège, commandé par l’industriel Henry Frugès. Ce projet pionnier reflétait déjà son engagement envers une architecture égalitaire et sociale. Plus tard, cette idée trouvera écho dans des projets emblématiques comme la Cité radieuse de Marseille. À Lège, ce lotissement centenaire fait l’objet d’un projet muséal d’envergure.
Derniers Étés et Héritage
Après deux derniers étés passés à l’hôtel Chantecler, Le Corbusier continua ses séjours estivaux dans l’Yonne puis à Roquebrune-Cap Martin près de Cannes, où il décéda en 1966. Sur la presqu’île du Cap Ferret, les souvenirs et la correspondance de la famille Vidal gardent vivante la mémoire de ces années enrichissantes. À Lège, un îlot patrimonial près de l’avenue du Médoc témoigne encore de l’empreinte durable de Le Corbusier.
Source : Sudouest.fr