L’Herbe : Un Village Pittoresque et Historique au Cap Ferret
L’Herbe, situé entre le Canon et le port de la Vigne, est souvent loué comme le plus beau village de la Presqu’île du Cap Ferret. Son emplacement, un peu plus éloigné de la route nationale, lui confère une atmosphère unique, reconnue d’ailleurs par son inscription à l’inventaire des sites pittoresques de France.
Ce village de pêcheurs traditionnel se distingue par ses petites cabanes colorées, évoquant celles du village voisin du Canon. Leur palette de couleurs vives et l’atmosphère sereine qui y règne créent un cadre enchanteur. Ces cabanes, loin d’être de simples décors, sont habitées par des pêcheurs et des ostréiculteurs, témoignant de la vitalité de la vie locale.
La gastronomie est au cœur de l’Herbe, notamment dans ses nombreux restaurants en bord de l’eau. Là, vous pourrez savourer des huîtres, des crevettes, et un verre de vin blanc tout en admirant la vue sur le Bassin d’Arcachon.
L’un des joyaux du village est la Chapelle Algérienne de style mauresque, vestige de la Villa Algérienne de Lesca. Cette chapelle restaurée et intacte offre un témoignage historique des liens de la Presqu’île avec la famille Lesca, exploitants forestiers et philanthropes du 19ème siècle.
Deux plages agrémentent également le quartier de l’Herbe : la Plage de l’Herbe, animée et familiale, située au nord du village près du quartier ostréicole, et la Plage de la Chapelle, plus au sud, près de la cale de mise à l’eau pour bateau et à proximité de la Chapelle Algérienne.
Un peu d’histoire
André Rebsomen, dans « Notes touristiques sur le Pays de Buch » de 1928, décrit l’Herbe comme un hameau pittoresque de pêcheurs et d’ostréiculteurs, parsemé de cabanes et de pontons anciens utilisés de façon originale. Il invite à admirer le superbe panorama sur le Bassin depuis la dune qui surplombe le village, offrant une perspective unique sur ce lieu chargé d’histoire et de charme.
Chapelle de la Villa Algérienne
La chapelle Sainte-Marie-du-Cap, conçue par l’architecte Jean-Eugène Ormières en style néo-mauresque, fut érigée entre 1884 et 1885 au Cap Ferret. Auparavant, les résidents devaient risquer un voyage en pinasse jusqu’à Arcachon pour les messes, d’où la nécessité de ce lieu de culte. Bien qu’étant une chapelle privée, elle servit aux habitants des villages ostréicoles voisins. Sa construction fut autorisée par le président Jules Grévy, sollicité par Léon Lescat.
Cette chapelle s’inscrit dans le mouvement architectural orientalisant typique du bassin d’Arcachon de la fin du XIXe siècle. Son design reflète un mélange de cultures, avec des éléments tels qu’une croix et un croissant de lune sur le clocher, des inscriptions en latin et en arabe, et un style mauresque évident dans sa polychromie et ses motifs géométriques et floraux. À l’intérieur, on trouve un lustre coloré et une étoile à cinq branches symbolisant les trois religions du Livre.
La chapelle fut bénie le 8 septembre 1885 et resta longtemps le seul lieu de culte de la presqu’île, accessible à pied à travers la forêt. Elle est devenue propriété de la ville de Lège-Cap Ferret et est inscrite aux monuments historiques depuis août 2008. Après une rénovation complète en 2011, elle accueille désormais des messes estivales, mariages et baptêmes.
L’église Notre-Dame-des-Flots du Cap Ferret, inaugurée en 1966, est située non loin, sur le site d’une ancienne chapelle de 1893.